Les appartements de la reine s’éveillent, sa dame de chambre prépare les derniers détails de son plateau de petit-déjeuner. Une tige de lys dans un vase de porcelaine décoré à la main par les artistes du royaume et voilà que tout est prêt. La reine ouvre les yeux, les rayons du soleil levant percent à travers ses rideaux de soie et là voilà déjà assise sur son matelas de plume de signe. Sa dévouée servante apporte ses croissants et son café encore brulant. Ne souhaitant pas la déranger outre-mesure, la petite bonne s’éclipsa. Mais avant de pouvoir clore la porte, la reine lui adressa quelques mots. « Anne, veuillez, si vous le souhaitez bien, convoquez les directrices des maisons dans mon bureau d’ici une heure et la demie ?»

Durant ce temps, le roi, lui, était debout depuis bien des heures. Réveillé aux aurores, il s’était rendu au palais des Tuileries où l’attendait son conseil des ministres. Le palais lui faisait face et l’homme, tout juste quarantenaire pénétrait en ces lieux. A l’angle d’un couloir, il disparut soudain alors qu’il fonçait trop dans une cloison en pierre. Il réapparut soudainement dans le même palais mais qu’on aurait cru venu d’un autre temps. S’asseyant à l’extrémité de la table, là où il présiderait le conseil, le roi regarda ses sous-traitants d’un air grave. Le monde sorcier tel qu’on le connaissait allait basculer.